La réduction des déchets est l’un des enjeux de la démarche d’économie circulaire pour lequel La Maillerie a été un terrain d’expérimentation d’envergure. Le défi à relever ? Passer de la démolition à la déconstruction.

Une démarche d’économie circulaire inédite

Sur ce site de 10,5 hectares, ce ne sont pas moins de tonnes 40 000 tonnes de béton qu’il a fallu démolir ! Du béton, certes, mais aussi de la moquette, du parquet, des luminaires, de la serrurerie, des rayonnages, etc… la liste est longue et c’est la raison pour laquelle, dès les prémices de l’opération l’équipe projet s’est inscrite dans une dynamique visant à mettre en œuvre les principes de l’économie circulaire.

Bien avant l’arrivée des premiers engins, une réflexion a été engagée pour limiter et valoriser autant que possible les déchets de démolition :

• Identification des équipements et matériaux
• Dépose soignée et déconstruction sélective
• Création de partenariats pour la valorisation ou le réemploi des
équipements et matériaux récupérés
• Conservation d’un bâtiment existant (reconverti en parking)
• Elaboration d’un processus de recyclage des bétons

# REDUIRE les démolitionsou comment faire évoluer la conception du projet pour conserver l’existant.

Dans l’objectif de conserver une part de l’existant, l’équipe de conception a choisi de ne pas tout démolir et de conserver des bâtiments existants pour les affecter à de nouveaux usages. Ainsi, l’un des bâtiments logistique représentant 30% de la surface totale a été partiellement conservé afin de réaliser un parking silo.

# REUTILISER les équipements et les matériaux, ou comment mettre en œuvre de nouvelles méthodes de déconstruction et favoriser le réemploi ou la revente des matériaux.

Dès le début du projet, une démarche d’identification et de valorisation des équipements a été engagée avec une entreprise de la Métropole de Lille, NEO ECO, partenaire du projet, qui a ainsi réalisé un diagnostic détaillé de réemploi. A contrario des diagnostics actuels qui concernent les déchets, NEO ECO a identifié précisément tous les éléments de bâtiment susceptibles de pouvoir être valorisés et réutilisés.

La démarche a également été étendue à la recherche d’entreprises et d’acteurs locaux, solidaires et fiables capables de déposer les éléments de manière soignée et les revendre.

En pratique, une partie des convoyeurs, racks, miroirs, marches d’escaliers ont été déposés pour être remis en état et réutilisés.

Le parquet a été valorisé sous différentes formes . 1000 m² de parquet en chêne massifs ont été repris par Tarkett (industriel leader du revêtement de sol) et transformés en nouveau revêtement de sol, des lattes de parquet ont servi à la conception de plateaux de tables et les morceaux en mauvais état ont été utilisés pour du bois de chauffe.

Le collectif roubaisien « Zerm » a quant à lui récupéré le reste du parquet pour un réemploi en l’état, des poutres IPN, les luminaires industriels et autres racks de stockage pour alimenter les stocks du « Parpaing », le premier « dépôt-vente » de matériaux de second œuvre destiné aux professionnels du bâtiment et aux particuliers. Cette ressourcerie d’un nouveau genre a été intégrée au planning de démolition pour permettre la récupération du plus grand nombre d’objets.

La moquette a été réintégrée dans le circuit de fabrication par Tarkett selon les critères Cradle to Cradle. Les nouveaux revêtements seront posés dans les logements et bureaux du quartier.

# RECYCLER ou comment réutiliser les matériaux existants dans les futures constructions du site.

La démolition des bétons du site logistique a produit environ 30 000 tonnes de gravats. Aussi, compte tenu des reconstructions futures, l’idée retenue a été de recycler ces gravats en granulats réutilisables sur site.

Le béton a été recyclé selon un processus complexe élaboré en partenariat avec Neo-Eco Recycling et l’Ecole des Mines de Douai. Selon la granulométrie, il sert à produire du carrelage, du granulat pour voirie et même du nouveau béton.

Cette démarche de déconstruction « intelligente », soutenue par l’ADEME, est inédite de par son envergure et le volume de matériaux revalorisé.

Le chantier en actions

Les équipes mettent également en place des actions en faveur de l’économie circulaire avec :

  • la présence de bennes de tri des déchets en 5 flux (gravats inertes, bois, carton, ferraille, DIB)
  • l’installation d’une base vie en bois
  • la mise en place du tri sélectif des déchets de la base vie accompagné d’actions de sensibilisation et traçabilité

Les bénéfices de la démarche :

  • Tisser de nombreux partenariats avec le secteur associatif ou industriel pour qu’une nouvelle vie soit offerte aux matériaux, équipements et mobiliers.
  • Favoriser le lancement de nouvelles filières de transformation.
  • Développer, avec le soutien de l’ADEME Hauts-de-France, les possibilités de réemploi des granulats issus de la démolition des bétons dans la fabrication de nouveaux bétons.
  • Sensibiliser et impliquer les collaborateurs au zéro déchet ultime.

Des collaborateurs responsables et engagés

L’équipe projet Linkcity Nord-Est