L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) précise que, chaque année, le secteur du bâtiment produit près de 40 millions de tonnes de déchets en France. Les chantiers de démolition en génèrent les deux tiers, suivis par ceux de réhabilitation puis par la construction neuve. Introduire l’économie circulaire dans les projets et sur les chantiers est une priorité environnementale et économique. Afin de répondre à l’enjeu, Bouygues Bâtiment Nord-Est et Linkcity engagent des démarches volontaristes et pragmatiques.

Qu’est-ce que l’économie circulaire ?

L’économie circulaire a pour objectif de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources (matières premières, eau, énergie) ainsi que la production des déchets. Il s’agit de rompre avec le modèle de l’économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) et de mettre en œuvre des modèles alternatifs de production et de consommation dits “circulaires”.


La démarche

La réglementation européenne, déclinée dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, fixe un objectif de 70% de valorisation matière en 2020 pour le secteur de la construction.

Pour atteindre cet objectif, une démarche pragmatique a été initiée en 2019 : l’expérimentation Chantier 0 Déchet Ultime avec un projet test dans chaque unité opérationnelle de Bouygues Construction en France.

Deux axes de travail ont été identifiés pour tendre vers le 0 déchet :

  •  En amont de la production, lors de la conception du bâtiment : réduire autant que possible les pertes de matières et les emballages.
  • En aval : tri à la source. Le tri séparé, une évidence sur des déchets comme les métaux, pourrait s’appliquer à d’autres flux de déchets dans des conditions techniques et économiques acceptables.

Une démarche qui s’inspire de la règle des 5 R :

  • Refuser (ce dont nous n’avons pas besoin)
  • Réduire (ce dont nous avons besoin mais ne pouvons pas refuser)
  • Réutiliser (ce que nous consommons et ne pouvons ni refuser, ni réduire)
  • Recycler (ce que nous pouvons ni refuser, ni réduire, ni réutiliser)
  • Rendre à la terre (composter le reste)

Exemples d’actions menées sur chantier :

Un ensemble d’initiatives concrètes se sont développées et ont été mises en place pour réduire la production de déchet.

  • La Maillerie : la démolition intelligente

Grâce à une déconstruction intelligente, de nombreux matériaux issus des anciens bâtiments ont été réutilisés par des associations, des industriels ou réintégrés au nouveau projet.

  • Sur le chantier de l’Îlot Corse, on ne jette pas, on reprend

Sur cette opération, les équipes travaux ont passé des conventions avec l’éco-organisme Recyclum qui s’engage à rependre les déchets liés au lots électricité et façades. Ils sont ensuite traités dans des filières spécialisées pour permettre une réutilisation optimale des matériaux. Les déchets ne partent ainsi plus dans une benne classique. Un travail préalable a été effectué pour identifier quel type de déchet allaient être produit, comment les trier et comment les traiter.

  • Work Lab City : réutilisation du marc de café

Récupérer le marc de café pour en faire le matériel principal de mobilier design, un exemple intéressant de réutilisation de déchets de chantier.

  • Réutilisation de matériaux découverts lors des terrassements du Biotope

Des matériaux réutilisables ou valorisables sont souvent présents sur les fonciers où sont construits les bâtiments. Ils sont alors exploités lors de la phase de construction ou bien vendus à des partenaires locaux qui leur donneront une nouvelle vie. Exemple avec la quantité importante de pavés en granit découverts lors des premiers terrassements qui ont été récupérés par une entreprise locale puis réutilisés en tant que « pas japonais » pour les toitures terrasses.

  • Le don de moquette sur le chantier de restructuration de la Tour Sigma

Lors de la seconde phase des travaux, environ 3000 m² de moquette en bon état ont été déposés, évacués et stockés durant le curage de la tour. Afin de les valoriser, les équipes chantier ont pris contact avec l’association locale Emmaüs Dijon Norges pour qu’elle les récupère et leur donne une deuxième vie.

  • Eko Douai 348 : 0 déchet alimentaire

Pour le recyclage des déchets alimentaires du chantier, les équipes ont accueilli 3 poules, appartenant à Alban Laine, pilote social de l’opération. Un poulailler a été construit aux abords de la base-vie pour que les restes de repas des équipes leurs soient offerts et couver en toute sécurité. Une initiative ludique et utile pour les collaborateurs et sous-traitants, qui se partagent les œufs.


L’offre Wizom Réhabilitation 0 Déchet

Une déclinaison de l’offre de réhabilitation “Wizom Réha” a été mise au point pour minimiser la production de déchets habituellement importante sur ce type d’opération.


Les actions 0 déchet au siège ou en agences

  • Les plateaux repas 0 déchet

Selon l’ADEME, chaque salarié de bureau produit en moyenne entre 120 et 140 kg de déchets par an sur son lieu de travail.

A Villeneuve d’Ascq, le fournisseur de plateaux repas Fast’Hoch a accepté d’adapter son offre et de proposer une solution qui réduit au maximum la production de déchets. Un engagement qui a nécessité une forte modification du produit.

Le contenant du plateau repas est une lunch-box fabriquée localement par une start-up lilloise, Eatandback. Empilable, lavable et réutilisable, elle est une alternative durable au jetable et sont produites en bioplastique d’origine végétale garanti sans perturbateurs endocriniens. Fin également des couverts à usage unique. Ils sont désormais réutilisables et récupérés en même temps que les lunch-box. Les déchets alimentaires ne sont plus jetés mais récupérés pour le compost.

  • Fin du plastique à usage unique

Les objets en plastique à usage unique sont désormais indésirables dans l’entreprise !

Les traditionnelles pauses café se font sans plastique. Les collaborateurs sont désormais munis de mugs ou de tasses. Pour les clients ou personnes de passage, des tasses ou écocups réutilisables sont à disposition.

  • Le compostage

Afin de valoriser les déchets organiques, des composts et lombri-composts (digestion par les lombrics) ont été mis en place au siège et dans les agences.


Former et sensibiliser

Afin de développer et renforcer la démarche, l’entreprise mène des actions de sensibilisation et de formation à la gestion des déchets :

  • en agence, des ateliers et conférences sont proposés aux collaborateurs et collaboratrices volontaires.
  • sur les chantiers, l’ensemble des populations travaux sont formées et sensibilisées à la gestion des déchets lors des lancements travaux. Des communications sur site sont également mises en place.

L’objectif est que chacun à son niveau puisse réduire sa production de déchet personnelle ou professionnelle.


Nos engagements et les bénéfices de l’action

  • Promouvoir un mode de consommation plus durable et bénéfique pour l’environnement.
  • Réduire la production de déchet et mieux les valoriser.
  • Développer des actions avec des partenaires locaux de l’Economie Sociale et Solidaire.